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Louis Gravel, le capitaine, navigateur obligé car l'Amirale Christine Aubé aime la mer, les voyages et la voile.

jeudi 21 octobre 2010

Norfolk

Dimanche le 17 octobre

Nous avons quitté Solomon Island vers 10h pour une traversée de 28h vers Norfolk, les vents annoncés au bulletin météo étant favorables.

En début de journée, Jus-l’eau notre régulateur d’allure Cape Horn, a été notre meilleur équipier, assurant notre cap sans aucune plainte. Toutefois, à la tombée de la nuit, nous avons dû prendre la relève à la barre et partir les moteurs, les vents ayant légèrement tournés et se trouvant en plein dans notre direction mais également parce que la baie de Chasepeake se transforme en autoroute de cargo, de porte-conteneurs et de méga bateaux de croisières tous empruntant la même direction. Au secours !!

J’essaie de savoir dans quelles directions vont tous ces engins afin d’être en dehors de leur route mais ils ressemblent tous à de gros arbres de Noël et je distingue mal leurs phares de directions verts ou rouges. J’en serait quitte pour me faire indiquer fermement par le capitaine d’un paquebot de virer bout pour bout pour lui accorder le passage et de bien vouloir mettre ma radio sur le poste 13 et non le 16. Ben quoi alors, les urgences ne sont-ils pas sur le 16 ? Pas la nuit. Il faut être sur le poste commercial afin que tout ce beau monde s’entendent, VOILIERS compris. La leçon apprise, j’ai pu par la suite négocier un second passage avec un gros tanker qui m’a demandé de bien vouloir tourner à l’ouest afin de lui céder le passage. Plus tard, il me rappelle non pas pour m’enguirlander mais bien pour me remercier et me souhaiter bonne nuit. J’en ai été quitte pour bafouiller un minable merci.

Comme j’étais hyper nerveuse, Louis a préféré rester avec moi. De plus, divers petits incidents sont venus ponctuer le train-train de la nuit. Bruits incongrus provenant du moteur, qui a suscité un branle-bas de combat pour sortir tout le fatras qui se trouvait dans les cales durant la nuit pour vérifier l’arbre d’hélice, une écoute de génois qui se bloque ce qui nécessite de sortir du cockpit, la récupération du petit safran de Jus-l’eau (notre régulateur d’allure) qui on ne sait pas pourquoi s’est soudainement décroché et finalement les virements de bords afin d’éviter le trafic etc.. Qui a dit que les croisières étaient des vacances où la publicité dépeint le profil élancé d’un long voilier filant doucement sous un coucher de soleil ?

Puis le vent est tombé et nous avons dû repartir le moteur en vérifiant s’il tenait le coup. Louis n’est toujours pas certain du problème. Il fera une plongée sous l’eau afin de vérifier s’il n’y a pas un filin provenant des nombreuses cages à crabes, véritable fléau sur la Chasepeake.

Nous sommes maintenant ancré devant le porte-avion bien connu SS Wisconsin dans un petit bassin au centre ville de Norfolk. Il y au moins 7 bateaux québécois ici. Nous y retrouvons Nepteau et Prana avec lesquels nous prendrons un apéro.

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